Avec l’augmentation constante de l’Indice des Loyers des Activités Tertiaires (ILAT), les entreprises locataires de bureaux, particulièrement en Île-de-France, voient leurs charges s’alourdir.
Si ce sujet peut sembler technique, il doit pourtant être au cœur des préoccupations des directeurs financiers, car il impacte directement la trésorerie et les budgets.
Analyse d’un phénomène et des solutions pour y faire face.

Vincent Ternynck
Real Estate Services Director

Tickets des JO 2024
Global Design Director
Une hausse qui pèse lourd
Depuis 2018, l’ILAT a enregistré une augmentation de 21,62 %, passant de 112,74 au 3ᵉ trimestre 2018 à 137,12 au 3ᵉ trimestre 2024.

Cet indice, qui ajuste les loyers des activités tertiaires, suit des tendances inflationnistes et reflète le coût de la construction et la croissance économique.
Prenons un exemple concret : une entreprise ayant signé un bail en 2018 pour un loyer annuel de
300 000 €.
Avec l’évolution de l’ILAT, son loyer pour 2024 atteindra 364 875€, soit une hausse de +64 875 €.
Pourquoi l’ILAT augmente-t-il autant ?
Historiquement, l’ILAT devait être moins volatil que l’ICC (Indice du Coût de la Construction), longtemps utilisé pour indexer les baux commerciaux.

L’ILAT repose sur un panier mixte incluant l’inflation (Indice des Prix à la Consommation), le coût de la construction neuve et le Produit Intérieur Brut (PIB) en valeur. Cette combinaison visait à atténuer les variations extrêmes, contrairement à l’ICC, qui se base uniquement sur le coût de la construction.
Actuellement, l’ILAT est particulièrement sensible aux fluctuations économiques, en raison d’un effet combiné de plusieurs facteurs :
― L’inflation, qui reste élevée depuis 2021, alimentée par la hausse des prix de l’énergie et des matières premières.
― Le coût de la construction, impacté par l’augmentation des prix des matériaux et des contraintes environnementales.
― Les variations du PIB, qui reflètent une reprise économique irrégulière et influence.
Cette dynamique met en lumière un enjeu central pour les entreprises : comment absorber ces hausses alors que les autres charges d’exploitation augmentent également ?
Des risques majeurs pour les entreprises locataires
L’impact de la hausse de l’ILAT dépasse le simple cadre des loyers. Plusieurs risques se profilent pour les entreprises locataires :

― Pression financière accrue
Une augmentation non anticipée des loyers peut réduire la capacité d’investissement des entreprises et affecter leur trésorerie.
― Budget imprévisible
La forte volatilité de l’ILAT complique la planification budgétaire, rendant les projections financières moins fiables.
― Marges réduites
L’immobilier représente souvent le deuxième poste de dépense des entreprises, juste après les salaires. Dans un environnement économique tendu, où la maîtrise des coûts est essentielle, une hausse de 20 % sur un poste de dépense aussi stratégique que l’immobilier peut peser lourdement.
Comment s’adapter ?
Pour faire face à cette hausse, les entreprises ont tout intérêt à adopter une gestion proactive. Voici quelques pistes à explorer :

― Anticiper dans les prévisions budgétaires
Les directeurs financiers doivent intégrer les hausses prévues de l’ILAT dans leurs budgets. Avec une augmentation moyenne annuelle de 3-4 %, la planification sur 3 à 5 ans devient cruciale.
― Négocier les baux
Lors de la signature ou du renouvellement de bail, négociez des clauses plus protectrices par exemple en plafonnant l’indexation (par exemple, à 2-3 % par an à la hausse comme à la baisse).
― Optimiser l’utilisation des bureaux
Avec la généralisation du télétravail et des modes de travail hybrides, la question de la surface louée est essentielle. Réduire de 10 % un loyer de 364 875 € permet d’économiser 36 487 € par an et ce juste pour le loyer. La maitrise des surfaces permettra également une économie de charges et taxes.
― Diversifier les implantations
Si l’activité le permet, explorez des implantations hors des zones les plus coûteuses d’Île-de-France. Certaines localités offrent des loyers plus abordables, avec des indexations moins élevées.
Un défi, mais aussi une opportunité
La hausse de l’ILAT est une réalité à laquelle toutes les entreprises doivent faire face.

Si les risques sont importants, ils peuvent être transformés en opportunités. Optimiser les espaces, renégocier les clauses de bail, ou même réinventer l’organisation immobilière sont autant de leviers pour alléger cette charge.
Pour rester compétitives, les entreprises doivent adopter une approche proactive et stratégique. Et surtout, garder en tête que l’immobilier, bien que coûteux, peut être un levier d’attractivité et de performance, s’il est géré avec attention.
EN BREF
― L’ILAT a augmenté de +21,62 % depuis 2018.
― Une entreprise avec un loyer annuel de 300 000 € en 2018 pourrait payer 64 875 € de plus en 2024.
― Les solutions passent par l’anticipation, la négociation et l’optimisation des surfaces louées.
Agir dès maintenant est essentiel pour limiter les impacts futurs et mieux maîtriser les coûts.


Parella vous accompagne depuis le cadrage stratégique de votre projet, l’accompagnement au changement jusqu’à l’accueil de vos équipes sur le nouveau site et la mise en place d’une démarche d’amélioration continue.
Vous avez un projet ?
Notre équipe People & Transformation est à votre disposition pour analyser votre situation, vos besoins spécifiques et répondre à vos questions.

Vous pourriez aussi aimer...
Vous pourriez aussi aimer...

