La hausse des taux d’intérêt modifie profondément le paysage de l’immobilier d’entreprise. Alors que le coût du crédit devient plus élevé, les investisseurs doivent faire face à un marché plus coûteux et à des conditions de financement plus strictes.
Les entreprises locataires, quant à elles, voient leurs charges augmenter, en raison de la répercussion de ces coûts par les bailleurs. Face à ces défis économiques, il devient essentiel d’adopter une approche stratégique et agile.

Michael Kaplan
Associé
Réduction de la demande et ajustement des loyers
L’augmentation des taux d’intérêt a un impact direct sur la demande de biens immobiliers commerciaux. En effet, les entreprises hésitent davantage à s’engager dans de nouvelles acquisitions ou à signer de nouveaux baux, car le coût du crédit est devenu plus élevé. Ce ralentissement affecte particulièrement les secteurs comme l’immobilier de bureaux et le commerce de détail, qui sont plus sensibles à ces fluctuations. En revanche, le secteur de la logistique semble mieux résister, soutenu par la croissance continue du e-commerce.
En parallèle, cette hausse des taux entraîne un réajustement des loyers. Dans les zones à forte demande, les loyers continuent d’augmenter, tandis que dans les secteurs moins attractifs, les bailleurs doivent parfois ajuster leurs attentes pour attirer de nouveaux locataires.
Retards dans les projets de développement et stratégies d’adaptation
La hausse des taux d’intérêt impacte également les projets de développement immobilier. L’accès au financement devient plus contraignant, et de nombreux promoteurs sont contraints de retarder certains chantiers ou de revoir leurs objectifs de rentabilité à la baisse. La valorisation des actifs immobiliers peut aussi être révisée, car les investisseurs prennent désormais en compte des coûts de financement plus élevés dans leurs calculs. Pour les entreprises locataires, cette situation se traduit par une réévaluation des besoins en espace, avec une tendance accrue à rechercher des solutions plus flexibles, comme des baux à durée réduite ou des espaces partagés.
Face à cette nouvelle donne, les investisseurs doivent diversifier leurs actifs et explorer des modes de financement alternatifs pour réduire leur exposition aux risques liés aux fluctuations des taux d’intérêt. Dans ce contexte, une stratégie agile et bien pensée devient essentielle pour sécuriser les investissements et maîtriser les coûts.